À propos des migrants sans logis à Tours et du « plan hivernal »

Jnq ubes e71ed

Communiqué CATDP du 16 novembre 2018

La « trêve hivernale », cette période où les expulsions des locataires démunis sont suspendues pour éviter de jeter à la rue des personnes en difficulté alors que le froid et la pluie sont là, avait pourtant commencé le jeudi 1er novembre…

Clous du SanitasLe vendredi 2 novembre 2018 à 17h, juste avant que la nuit tombe, 30 policiers, équipés de pied en cape et masqués, ont expulsé les migrants alors présents (une trentaine) dans les anciens locaux du CLOUS, bd de Lattre-de-Tassigny au Sanitas. Des locaux désaffectés, sans eau ni électricité, occupés depuis le mercredi précédent par près de 120 personnes dont une quinzaine de mineurs non accompagnés, qui ne supportaient plus de vivre sous des tentes ou dans la rue. Plusieurs associations organisaient la solidarité (couvertures et vêtements, bouteilles d’eau et nourriture, etc.).

Une semaine plus tard, le jeudi 8 novembre, la préfecture d’Indre-et-Loire a annoncé son « Plan hivernal » : au total 501 places au lieu de 452 l’an passé pour les sans-logis du département. Sans doute pour répondre à la mobilisation des associations ce même jeudi devant la mairie (Croix-Rouge, Secours catholique, Emmaüs, RESF, Chrétiens migrants, Collectif de St-Pierre-des-Corps, Utopia 56, etc.), le secrétaire général de la préfecture, Jacques Lucbéreilh, annonça en même temps – avec des formules pleines d'un indéniable dédain – que le 15 novembre, 72 places d’hébergement seraient ouvertes pour les migrants (sur)vivant dans la rue : 48 pour les familles, 24 pour les mineurs isolés.

Mieux que rien quand on sait que le « 115 » (ce numéro d’urgence, géré par l’Entraide ouvrière, que tous les sans-logis doivent faire chaque soir) manque cruellement de places et que 120 personnes étaient au CLOUS le soir du 1er novembre. Mieux que rien donc, mais beaucoup trop peu par rapport aux besoins des familles et des mineurs isolés, tous en grande détresse. Et une solution largement inadaptée. Envoyées à Chambray-lès-Tours, avenue du Grand-Sud, dans les anciens locaux fort peu adaptés de l’ex-DDE, les personnes y seront en effet logées seulement de 18h à 9h le lendemain matin, obligées ensuite d’errer dans les rues sans possibilité de manger et sans bus direct pour aller à Tours… si tant est qu’elles aient les moyens de payer un ticket de bus. Comment faire avec les enfants en bas âge ? Comment scolariser les enfants en âge scolaire ? Comment s’abriter de la pluie et du froid durant la journée ? Comment accéder aux administrations auprès desquelles on a des démarches administratives à faire ? Comment, tout simplement, vivre ?

CATDP regrette profondément que les pouvoirs publics, garants du respect des lois et de la dignité des personnes vivant sur le territoire national, ne fassent au bout du compte que maintenir dans une grande précarité des dizaines d’individus déjà traumatisés par les immenses malheurs de leurs vies respectives.

CATDP demande donc :

  1. que des locaux adaptés, accessibles 24h sur 24h, où l’on puisse manger, dormir, vivre dignement, soient réquisitionnés et offerts aux personnes sans logis, quels que soient leur statut et leur nationalité ;
  2. que, si lesdits locaux sont éloignés du centre-ville ou des écoles où les enfants sont scolarisés, les transports en commun soient gratuits pour eux et leurs parents ;
  3. que l’État et les collectivités locales (région, département, ville de Tours, métropole) cessent de « se renvoyer la balle » et prennent ensemble leur responsabilité dans la mise en œuvre rapide et effective de ces mesures indispensables au respect de la dignité humaine.

C’est le minimum qu'une ville comme Tours, grande agglomération d’un pays qui compte parmi les plus riches du monde, devrait se sentir obligée de faire sans qu’il soit nécessaire de réclamer, manifester et squatter pour pallier les manquements de l’État républicain à ses devoirs humains élémentaires.

C’est au Tour(s) du Peuple (CATDP)
16 novembre 2018

LA CRISE DES MIGRANTS tiers Jnq ubes e71ed

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre ouverte aux autorités compétentes en matière d’enseignement scolaire et de la petite enfance

Les membres de l’association C’est au (Tour)s du Peuple sont très inquiets de l’évolution récente de l’accueil des enfants. Cette inquiétude est aussi celle de la population, qui se manifeste par de nombreuses actions rendues publiques dans les médias locaux depuis septembre. Le contexte est même alarmant.

Au niveau national : révélations pendant l’année 2023 concernant les conditions d’accueil des jeunes enfants en crèche et, plus récemment, celles dévoilant le non respect de la loi dans certains établissements scolaires privés sous contrat comme en témoignent les cas les plus récents des établissements Averroès à Lille et Stanislas à Paris / préparation de la rentrée 2024 par le ministère de l’Éducation nationale.

L’actualité de l’école est très préoccupante. La Ministre Oudéa Castera a eu le mérite de mettre en lumière le séparatisme social de la bourgeoisie et la mainmise des églises sur l’école privée avec de graves dérives. S’y ajoutent les scandales ds crèches privées. Dans un contexte de manque de moyen pour l’école publique, les enseignant.es expriment leur colère. C'est dans ce contexte que les membres de l’association C’est au (Tour)s du Peuple ont adressé la lettre ouverte suivante aux autorités compétentes en matière d’enseignement scolaire (code de l’éducation) et de la petite enfance (code action sociale et famille).

Lettre ouverte aux autorités compétentes en matière d’enseignement  scolaire (code de l’éducation) et de la petite enfance (code action sociale et famille)

Objet : demande d’information sur la situation inquiétante des enfants scolarisés en Indre-et-Loire, en particulier à Tours, et des enfants de moins de trois ans accueillis dans les établissements privés sous et hors contrat, et dans les établissements publics

 

Monsieur Patrice Latron, Préfet d’Indre et Loire,
Monsieur Gilles Halbout, Recteur de l’académie Orléans Tours
Monsieur Christian Mendivé, Dasen d’Indre et Loire
Monsieur Emmanuel Denis, Maire de Tours

Tours le 20 février 2024

Messieurs,

Les membres de l’association C’est au (Tour)s du Peuple sont très inquiets de l’évolution récente de l’accueil des enfants. Cette inquiétude est aussi celle de la population, qui se manifeste par de nombreuses actions rendues publiques dans les médias locaux depuis septembre. Le contexte est même alarmant.

Au niveau national : révélations pendant l’année 2023 concernant les conditions d’accueil des jeunes enfants en crèche et, plus récemment, celles dévoilant le non respect de la loi dans certains établissements scolaires privés sous contrat comme en témoignent les cas les plus récents des établissements Averroès à Lille et Stanislas à Paris / préparation de la rentrée 2024 par le ministère de l’Éducation nationale.

Au niveau local, une série d’évènements ponctuels depuis la rentrée 2023 alertent : hausse du nombre d’enfants sans abri / fermeture puis réouverture de mini-crèches à Tours / multiplication des familles pratiquant ou souhaitant pratiquer l’école à la maison / croissance des effectifs en établissements privés / fermeture par la préfecture d’un lieu d’enseignement coranique rue Ch. Colomb / suppression de plusieurs dizaines de classes dans l’enseignement public programmée en Indre-et-Loire pour septembre 2024.

C’est au Tour(s) du Peuple vous demande, dans le cadre de vos compétences, des réponses aux questions suivantes présentées sans ordre d’urgence car elles sont toutes urgentes, cruciales :

  • Un état des lieux récent de l’accueil public, privé, associatif des très jeunes enfants est-il disponible ? Ou bien est-il en cours et si oui, à quelle échéance ?
  • Quel est le chiffrage du financement de l’enseignement privé sous contrat par des fonds publics à Tours et en Indre-et-Loire ?
  • Quels contrôles ont été effectués et à quelles dates dans les établissements privés – sous et hors contrat – sur le respect de la mixité filles/garçons, y compris les détournements comme les classes partagées en deux espaces distincts (loi de 1976) et le respect de la mixité sociale (loi Debré, 1959).
  • Quelle est la place de l’enseignement religieux dans les établissements confessionnels : respect de la loi ou bien obligation déguisée, contenus sexistes, discriminatoires, infamants sous couvert de foi religieuse ? Dispositif d’alerte existant ou non pour les cas de mal-traitance des enfants ?
  • Comment est suivi le droit à l’enseignement des enfants « scolarisés à la maison » : contrôle des demandes en amont et inspection pédagogique sur les contenus enseignés dans les familles en aval (code de l’Éducation art. 131).
  • Pour l’enseignement public, il faudrait une présentation plus claire et prospective du projet rectoral à propos de l’enseignement artistique en classes Cham/Chad pour répondre aux inquiétudes légitimes et des familles et des collèges concernés (Francis Poulenc, Michelet, Anatole France). Et surtout reconsidérer totalement les fermetures de classes : 38 en Indre-et-Loire, 5 à Tours centre. Alors que 20% des habitants la ville de Tours vivent en-dessous du seuil de pauvreté (France 14%), la hausse des effectifs par classe hypothèque gravement la scolarisation des enfants en difficulté sociale et de logement, et casse les initiatives d’inclusion les enfants handicapés (autisme, etc.).

Merci de votre attention et vos réponses.

Recevez nos associatives salutations.

L’association C’est Au Tour(s) Du Peuple

Lettre écrite et délibérée collectivement par les adhérent(e)s
Coordonnées : Association C’est Au Tour(s) Du Peuple C/ Serpent Volant, rue du Grand Marché 37000 Tours – cautoursdupeuple@gmail.com

Cette lettre ouverte est communiquée au député Charles Fournier, aux médias, aux syndicats et aux associations. Elle est publiée sur nos réseaux sociaux. Les réponses le seront aussi.

.

Résultats de l’Enquête public Tram 2. Un projet coûteux, tournant le dos à un véritable plan de transports métropolitain.

L’enquête publique pour le projet de deuxième ligne du TRAM a reçu 1117 contributions pour l’essentiel critiques ou carrément contre ce projet. L’avis favorable serait donc surprenant !

Ce projet tourne le dos aux choix suivant la première enquête qui avait rejeté le tracé par J. Royer et ne tient compte

  • ni des évolutions des besoins en transports collectifs (plus de lignes et de dessertes, plus de régularité, plus de désenclavement des services publics de santé, d ‘éducation, ... des liaisons avec Saint Pierre des Corps (gare et quartiers), des communes avoisinant la métropole…)
  • ni des avancées techniques avec les bus sur roues (à Hydrogène), de l’état des finances locales
  • des réserves contestations qu’il suscite

Tout cela sans réel débat public !

Les contributions à l’enquête publique relèvent ces enjeux et devrait conduire à un autre plan démocratiquement décidé de développement des transports publics dans la métropole et à ses alentours ! Cela devient urgent.

Voici quelques contributions sélectionnées par C’est Au Tour(s) Du Peuple<:p>

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Novembre 2024